Il y a 5 ans que je fais partie de « Stéllaire »,  association et école de formation, établie à Paris, “école de vie à but humanitaire” comme le dit sa présidente, Françoise Desjardin.

Dans le cadre de  “La Chaîne du Cœur  Stéllaire”,  il y a maintenant une année et demie que j’ai mis sur pied mon projet de recyclage “Ludi-ambiente” que j’alterne avec des distributions nocturnes de nourriture pour les sans abri qui vivent dans les rues du centre de Barcelone. J’ai démarré seule, mais je dispose maintenant d’une petite équipe qui participe à cette belle aventure (des SDF mais aussi des personnes d’autres pays).

D’autres types d’aide aux sans abri se sont ajoutés ensuite à la distribution de nourriture telles que par exemple :

Taper leur CV à l’ordinateur, les accompagner dans leurs démarches pour renouveler des documents auprès des organismes officiels ou pour trouver un logement, (chambre ou appartement). Aller avec eux à l’INEM (équivalent espagnol de L’ANPE française ou Pôle emploi), pour les aider à trouver un emploi. Faire une collecte pour acheter des lunettes à une personne qui vit dans la rue, hospitalisée pour un cas de diabète. Faire des lessives pour eux et repasser leurs vêtements. Emmener quelqu’un à la mer pour baigner sa jambe, qui risque l’amputation suite à un cas de gangrène etc.

Pendant la fête d’anniversaire, quelqu’un a manifesté son désir d’aller voir les hangars industriels du Besòs où sont logées plus de 300 personnes, la plupart d’origine africaine, (Au départ, j’avais envisagé l’idée d’y célébrer mon anniversaire mais y avais renoncé car il était difficile pour les SDF de se déplacer jusque là bas).

Par cet ensemble d’actions et sans le vouloir réellement d’une manière consciente, je suis devenue un petit maillon espagnol de cette grande chaîne de solidarité humaine qu’est “La Chaîne du Cœur Stéllaire”.

Le sept septembre dernier, pour mon anniversaire, j’ai organisé un pique-nique pour tous les SDF au Parc de La Ciudadela à Barcelone. Nous étions vingt personnes. Je souhaitais faire de ce jour-là, une journée spéciale pour eux tous et différente de leur habituel cercle vicieux de solitude, d’alcool, de drogues et de disputes.

C’est la raison pour laquelle j’ai aussi invité différents artistes (des musiciens, des poètes, des danseurs, des photographes, des acteurs et des actrices), que j’ai rencontrés pendant mes ventes d’objets recyclés. Je voulais créer un événement ludique, artistique et culturel, qui inspire les personnes et où chacun puisse offrir, dans la fraternité et la générosité, quelque chose de ses dons et de ses capacités aux autres.

Pour me faire l’écho de ce désir, j’ai décidé d’organiser un goûter à cet endroit, le 23 septembre, “L’excuse” pour y aller étant de voir tous ensemble le film tourné à l’occasion de ma fête d’anniversaire et de pouvoir générer des réseaux d’entraide, une chaîne d’échanges (raison d’être de “La Chaîne du Cœur Stéllaire), entre les SDF du centre du Barcelone avec lesquels je suis et les personnes qui habitent dans ces hangars industriels.

Les informations suivantes ont été tirées de différents articles publiés au mois de juillet 2012 dans les journaux suivants: El País, El Periódico, La Razón.

Les hangars industriels du Besós sont situés dans les quartiers de « Poble Nou » et du « Besós » de Barcelone, arrondissement de Sant Martí. 

Ils appartiennent à « Fincas Riana » qui les avaient laissés à l’abandon.

puis maintenant une année et demie, plus de 300 personnes, dont des familles, habitent illégalement les lieux.

Les résidants sont de diverses origines: Europe de l’Est, Amérique Latine et Afrique, dont principalement des Sénégalais.

Les hangars ont été progressivement occupés et ils tiennent lieu de logement, de magasin et d’atelier de ferraille. La ferraille étant la principale ressource de ces gens.

Ils ne disposent pas d’eau potable. Ils ont été menacés d’expulsion à plusieurs reprises. Les autorités locales leur ont fait un procès, qui a été finalement ajourné pour l’instant,  grâce au soutien de tous les voisins.

Je cite les mots de Kheraba Drame, l’un des leaders de l’usine:

“C’est une coopérative de recyclage. C’est un toit, un endroit où dormir. Peut-être que beaucoup de gens ne le comprennent pas, mais mieux vaut ça, que de dormir dans la rue. C’est le début de quelque chose”.

Et ceux d’une des voisines, María García:

“Ils travaillent jour et nuit, tu les vois parcourir la rue avec leurs chariots pleins de ferraille, ils ne font de tort à personne. Tout ce qu’ils possèdent est à l’intérieur, c’est la seule chose qu’ils ont”.

Je veux profiter de l’occasion pour remercier Pino Arnese qui a sponsorisé ce goûter, avec générosité et bonté de cœur. Nous nous sommes rencontrés pendant mes déplacements pour Ludi-ambiente, dans les rues. Il venait juste d’atterrir à Barcelone en provenance de Suède. Je veux lui dire toute ma gratitude.

Nous avons décidé d’organiser le goûter « chez » Yunus.